La diplomatie la plus bête du monde

Posté par tokyomonamour le 2 novembre 2010

Nom d’un p’tit Kami! Trop, c’est trop! Je n’en peux plus de regarder ces scènes aberrantes sans mot dire!
Le Japon a la diplomatie la plus stupide au monde.

Vous avez sans doutes entendu parler de cette histoire de chalutier chinois qui aurait volontairement embouti un navire de patrouille des gardes côtes? Non? Renseignez-vous. La Chine, pas contente qu’on retienne le capitaine fautif (ou pas, mais là n’est pas le problème) fait donc tout pour emmerder le Japon: Elle retient 3 de ses nationaux sous des pretextes fallacieux, elle menace de réduire ses exportations de terres rares à destination de l’archipel et, dernière en date, elle annule la rencontre que devait avoir lieu entre Kan et Wen jiabao et laisse filer les manifs anti-japonaises sur son territoire.

Entre temps, le Japon s’y met aussi en réclamant la libération du prix Nobel de la paix, Liu Xiaobo (alors que le Japon et la paix dans le monde, bon…La diplomatie du chéquier n’avait pas grand chose à voir) et en demandant instamment à son allié US, qui s’est empressé de répondre afin de renforcer une influence que son déclin économique était en train d’éroder, d’inclure officiellement les îles Senkaku dans le pacte de défense nippo-américain. Comme ça, c’est fait! Si les chinois viennent débarquer dans les îlots, les marines s’en occuperont! Ouf… Le Japon a faillit avoir peur. Les images vidéos de l’affaire du chalutier ont été présenté à des parlementaires mais pas au public. Pourquoi? Le Japon ne veut pas encourager les sentiments anti-chinois ou il y a quelque chose à cacher. Qu’importe la vérité, le doute suffit (demandez à Saddham) et la non-publication de cette vidéo suffit à rendre Tokyo suspect.

Et il y a deux jours, lors de la fin du sommet à Hanoi, il y a eu la goutte qui a fait déborder le vase (le mien du moins). Le président Coréen, Lee Myung-bak, se met au milieu du japonais et du chinois pour la photo de la réconciliation et là! Ebahissement dans la salle, le PM chinois refuse de serrer la main à kan: il lui tend d’abord son poing, forcé par Lee, puis il retire brusquement son bras avec un regard glacé… Le pauvre Kan est laissé comme un con, un sourire figé face aux caméras.

Mais crénom de nom! Un bushi aurait appelé son chef d’état major, demandé qu’on lui amène son sabre et pourfendu dans le sens de la longueur ce malotru pour réparer l’affront! Sans aller jusque là, cette affaire aurait dû appeler une réponse vigoureuse, qui n’a pas eu lieu… Et pour couronner le tout, hier, Medvedev vient faire un tour dans les Kouriles pour bien dire à la face du Japon que, bah, les territoires du Nord, ils peuvent se les mettre bien profond… Excusez mon vocabulaire peu châtié mais là, pour le coup, la couardise et l’incompétence politique nippone me portent sur les nerfs.

Lorsque j’étais étudiant à l’académie militaire de Yokosuka, me glissant discrètement parmi les capitaines et autres Lieutenants colonels des JSDF, j’avais un professeur très intéressant, ancien ambassadeur du Japon en Iran (un poste qui requiert beaucoup de doigté diplomatique). Il disait sans cesse aux officiers présents: Le Japon n’est pas assez rusé. Il ne comprend pas les subtilités internationales de la politique des nations. Si le Japon veut qu’on lui rende les Kouriles, il faut aussi qu’il demande Sakhaline! Celui qui annonce a la main. Ainsi, la Russie pourra garder la tête haute en rendant les Kouriles et en disant à son peuple que Sakhaline reste territoire russe. Règle de base du commerce. Vous voulez 100, demandez 200 et négociez jusqu’à 100 après. Ça, le Japon ne sait pas faire et il le paye.

Bloody ball shit. Et un de ces quatre, sans prévenir, ils vont péter une durite en beuglant « ça suffit! » et nous refaire le coup de Pearl Harbor… Le gouvernement Meiji avait eu la sagesse d’engager des conseillers militaires et diplomatiques étrangers, anglais, français et américains. Le Japon de 2010 devrait faire de même et engager… des chinois.

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Les voitures brûlent aussi au Japon

Posté par tokyomonamour le 27 octobre 2010

Moi, français, je revendique la paternité de l’invention! Les voitures qui flambent par centaines à l’occasion d’émeutes urbaines catharsistiques, c’est une tradition française bien établie! Et ce, depuis… longtemps, mais officiellement reconnue dans le monde entier depuis 2005 au moins. He bien figurez-vous qu’au Japon aussi, les bagnoles brulent. Qui l’eut cru?! Sûrement pas moi. Dans un pays ou une bagnole ayant eu les pneus dégonflés fait la une des locales à Tokyo (véridique), des incendies volontaires de véhicules, c’est impensable.

Et poutant, le 22 octobre dernier à Fukui, une ville de province sur la Mer du Japon, une voiture à été mise à feu devant une mosquée fréquentée par des pakistanais avec l’incription suivante: Gaijin, Get out

Si vous voulez mon avis, ça pue un peu ça. D’autant plus que la nouvelle n’a vraiment pas été reprise par les médias (Asahi et Japan Today, un filet dans le Japan Times)… La montée des immigrés au Japon commence à créer des réactions de violence de la part de certains autochtones, qui se sentent lésés, incompris et abandonnés par les autorités impuissantes face à la décadence déflationniste du pays qui dure depuis 20 ans.

Oui à la préférence nationale mais non au racisme primaire! Il faudra que j’en touche un mot à Kan lors de notre prochain verre ensemble.

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Pas d’aide sociale pour les étrangers

Posté par tokyomonamour le 20 octobre 2010

Le pourfendeur du racisme et de la discrimination au Japon, Arudou Debito, un américain naturalisé japonais journaliste free lance façon SOS racisme local, présente aujourd’hui un article du Mainichi très intéressant.

Le tribunal de Oita (Kyushu) vient de rendre la première décision concernant l’attribution de l’aide sociale minimale (seikatsuhogo, sorte de RSA) aux résidents étrangers permanents. Décision claire qui fera sûrement jurisprudence : les étrangers devront se démerder par eux mêmes !

D’abord un mot sur le statut de résidence permanente : Pour un étranger, c’est la carte de séjour ultime, qui permet de rester indéfiniment sur le territoire en faisant ce que l’on y veut. Ce statut peut être obtenu par les immigrés ayant vécu au minimum 10 ans dans l’archipel et ayant l’intention d’y vivre jusqu’à leur mort (hone wo uzumeru kakugo de, « avec l’intention d’y enterrer ses os », très belle expression que mon beau père m’a balancé quand j’ai demandé la main de sa fille…). Il existe également un statut de résident permanent spécial attribué aux descendants des habitants des colonies, coréens, chinois et métis notamment (les harkis japonais) mais qui permet lui, bénéficier de l’aide sociale. Les remords du vaincu sans doutes…

Mais pour les autres, c’est peanuts. La vieille chinoise de 78 ans qui, bien malgré elle, vient de marquer l’histoire sociale des immigrés au Japon devra se débrouiller autrement pour continuer à vivre sur place. Le tribunal a en effet assimilé l’attribution de l’aide sociale minimale de vie aux étrangers à une forme de « don » ou de « charité » qui serait contre l’esprit du système. Contrairement à la France, qui distribue ses richesses de façon très libre aux étrangers résidant sur son territoire, même de façon illégale, le Japon à donc décidé, de façon ferme et probablement définitive, de réserver son système de solidarité aux détenteurs de la nationalité japonaise. Point barre.

Décision de bon sens. Ceux qui veulent bénéficier de la solidarité d’une communauté, qu’elle quelle soit, doivent en faire partie. Les invités restent tributaires du jugement de leurs hôtes.

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Mandat électoral et nationalisme

Posté par tokyomonamour le 6 septembre 2010

Je reviens sur la conférence des patriotes qui a eu lieu à Tokyo le mois dernier à Tokyo et qui rassemblait les représentants des principaux partis politiques nationalistes (ou « patriotes » selon votre inclinaison politique) sur l’invitation de la Issukai.

Outre le contenu des débats, dont j’ai déjà parlé auparavant, le principal point de fracture entre les européens présents et leurs hôtes était à rechercher dans leur statut politique. Tous les représentants européens, FN, FPO, BNP etc. étaient présents en leur qualité de parlementaire, national ou européen. Les japonais par contre, n’avaient aucun parlementaire de niveau national à présenter de leur côté, juste des journalistes, des intellectuels ou des artistes…

En effet, il n’existe pas de partis politique d’extrême droite au Japon. On y trouve des courants de pensée nationalistes, des journalistes, des sympathisants parlementaires, mais aucun parti dédié en propre aux idées nationalistes. Les raisons? Multiples à mon avis: la guerre est toujours bien présente dans les esprits, les américains sont toujours là, le pacifisme et l’article 9 sont toujours de mise… Bref, le poids du passé récent et la situation géopolitique actuelle de l’archipel empêche surement la création d’un parti aux idées ouvertement patriotiques. Mais il ne s’agit là, à mon avis, que de causes conjoncturelles.

La véritable cause est à rechercher dans l’homogénéité ethnique, linguistique et sociale des japonais. Les hommes s’organisent en groupe politique pour se défendre lorsqu’ils ressentent un danger, comme le chien qui mord quand il a peur.
C’est pourquoi l’afflux massif de l’immigration en Europe a causé la création de nombreux partis d’extrême droite, par ce que ces populations étrangères sont perçues comme une menace et qu’elles suscitent des sentiments de peur et de frustration accentuées par des gouvernements démagogiques et globalement incompétents.

Le Japon n’a pas eu, jusqu’à très récemment, à faire face à ce genre de menace: une immigration strictement contrôlée, le parapluie nucléaire américain, une croissance économique principalement basée sur le « génie » technologique indigène (on dit que le Japon est un pays de copieurs, c’est un honteux mensonge! Le Japon est le deuxième pays, après les USA, par le nombre de dépôts de brevets). L’identité japonaise n’est pas une chose à défendre, à préserver comme un eco-système en danger. C’est un élément naturel, évident. Et on ne se s’organise pas pour affirmer quelque chose d’évident… De nombreux membres du PLD, qui a été au pouvoir pendant un demi siècle, jusqu’à l’an dernier du moins (avec quelques coalitions bancales depuis les années 90), ont des idées qui ne rebuteraient pas les cadres du FN. Mais ces idées nationales sont intégrées dans le processus politique, elles ne suscitent pas de débat réellement conflictuels.

Cependant, les choses sont en train de changer: appauvrissement général, augmentation de la précarité de l’emploi, hausse de l’immigration… Il n’est pas impossible que dans un proche avenir, sur le modèle européen, des partis politiques nationalistes « sérieux » présentent des candidats aux élections. Des groupes d’immigrés ou d’étrangers naturalisés s’organisent pour lutter contre ces tendances récentes qui iront probablement en s’accentuant à mesure que l’immigration chinoise deviendra plus importante. Espérons que les japonais sauront gérer ce choc des civilisations avec sagesse et modération.

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Samurais et Chevaliers: Même combat

Posté par tokyomonamour le 30 août 2010

Ma première expérience d’interprétariat simultané fut un véritable enfer. Printemps 2005, département de Chiba au musée départemental… Ma partenaire m’a lâchée 10 mn après le début de la prestation en état de panique avancée (c’était elle aussi sa première expérience) et j’ai du me taper les 8 heures restantes tout seul, dans les deux sens, japonais et français. Un vrai traumatisme… Bref, le thème de cette première mission: un colloque de chercheurs sur l’histoire médiévale comparée de l’Europe et du Japon.

En gros, le séminaire tournait autour des comparaisons entre châteaux médiévaux japonais et européens, codes du chevalier et bushido, armements avec la symbolique de l’épée et du katana… Un contenu vraiment intéressant. Mais le problème avec l’interprétariat simultané, c’est qu’on ne se souvient plus très bien de ce que l’on a traduit après coup. C’est dommage par ce que j’aurais sûrement eu bien plus de choses à  dire si mes neurones mémoire avaient fonctionné en fonction stockage de données. Mais bon, je me rappelle de la conclusion quand même: énormément de similitudes entre l’histoire des systèmes politiques et des classes guerrières… Tant au niveau de la naissance de la classe guerrière en opposition à un pouvoir central, de sa structuration autour de fiefs indépendants puis de leur union sous la férule d’un « Roi », de la mise en place d’un code de conduite commun permettant de sacraliser la fonction guerrière de commandement, de la symbolique de l’épée comme arme mystique (symbole de la croix chrétienne pour les uns, de l’âme immatérielle pour les autres) et de plein d’autres trucs que j’ai malheureusement oublié.

Sans se limiter à l’ère médiévale, les similitudes socio-historiques entre Europe et japon sont frappantes. L’extraordinaire développement du Japon durant l’ère Meiji (Le Japon fut le seul pays d’Asie et même dans le monde, ayant réussit à suivre les pays européens dans leur développement industriel et colonial) se basait ainsi sur 2 phénomènes majeurs partagés avec l’Europe.

- La naissance d’une classe guerrière dominante ayant supplanté les gestionnaires de l’empire pour prendre le pouvoir et imposer ses valeurs. Au Japon, elle nait à la fin de l’époque de Heian (12ème siècle), à peu de chose près (1 ou 2 siècles quoi…) au même moment qu’en Europe.
- La naissance d’une bourgeoisie forte durant l’époque d’Edo (17ème/19ème siècle) soit au même moment que dans la majeure partie des pays de l’Europe occidentale, ayant donné naissance à quelques unes des plus grandes maisons de commerce et Zaibatsu (Mitsui, Sumitomo) perdurant jusqu’à nos jours.

Ce n’est donc pas un hasard si le Japon fait aujourd’hui parti des pays industrialisés, ce n’est pas un hasard s’il a mené une politique coloniale l’ayant conduit dans les méandres sanguinaires de la politique mondiale et ce n’est pas un hasard non plus si, à l’instar de nombreux pays européens, il entre maintenant dans une douce décadence en laissant la place à d’autres pays qui eux, n’ont pas suivi la même voie, d’autres pays qui sont peut-être plus adaptés aux mouvements de l’époque, aux nouvelles technologies et à « l’air du temps »… Le Japon a suivit l’Europe dans son expansion mondiale, il la suivra également dans sa chute.

Quant à la question, cruciale s’il en est, de savoir qui est le plus fort entre le chevalier normand en armure de plates brandissant son espadon et le samurai de Kamakura en armure de cuir bouillie et cotte de mailles assortie jouant du katana… Je ne crois pas que la question ait été abordée durant ce colloque très sérieux, mais à mon avis, il n’y a pas de doutes: le samurai pète les dents au normand.

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