Quartiers tokyoites: Kichijouji
Posté par tokyomonamour le 22 octobre 2010
J’ai eu une copine qui vivait à Kichijouji autrefois. Mes visites ont été autant d’occasions de découvrir le quartier et d’en apprécier les différents aspects, seul ou accompagné…
On trouve un peu de tout autour de la gare: quartiers commerçants, un peu populaires, quartiers bobos, familiaux ou étudiants… Une « vraie » mixité sociale (pas dans le sens limité que les politiques français ont tendance à utiliser, celui du mélange pauvres/classes moyennes ou français/étrangers), source de dynamisme et de qualité de vie, dans tous les sens du terme. C’est sûrement la raison pour laquelle le quartier caracole en tête des classements de popularité à Tokyo. Entre promenade dans le parc et dans les petites rues alentours aux airs intimistes, aux grands magasins et à la night life près de la gare, il y en a pour tous les goûts. Les installations publiques ne sont pas en reste avec hôpitaux, cliniques et autres services de vie à presque tous les coins de rue et le quartier est également un foyer de sous culture mangatique et musicale.
Kichijouji se trouve à l’ouest de la métropole, dans la ville de Musashino, près des arrondissements de Setagaya et de Suginami. Pour les fans de Miyazaki, je rappelle que c’est dans la ville toute proche de Mitaka que se trouve le musée Ghibli, dont la renommée attire un paquet de touristes et de fans du monde entier.
Kichijouji est désservie par la lchuo line de JR et la Inokashira line de Keio. Pratique et à moins de 20 minutes de Shinjuku ou de Shibuya. Toute cette zone, de Shinjuku à Hachiouji, était couverte de rizières pendant l’époque d’Edo mais après la révolution de Meiji, elle devint une zone d’implantation industrielle et militaire, avec usines, arsenaux et garnisons. Cette réserve de foncier disponible a ouvert de nouvelles possibilités de développement dont les responsables municipaux ont su habilement profiter. De village agricole à réservoir de main d’oeuvre, il devient quartier mixte, équilibré dans toutes les fonctions urbaines. La zone conserve des sites importants d’entreprises implantées le long de la chuo line: Fuji Heavy Industries, NTT… Les terrains des anciennes casernes ont été transformé en universités (Tokyo Woman’s Christian University, Musashino Art University…), les usines en grands magasins.
Le parc Inokashira, qui bénéficie d’un environnement naturel favorable puisqu’il contient l’étang-la source de la rivière (artificielle) Kanda et abrite un sanctuaire depuis l’époque de Heian (les sites naturels exceptionnels sont les dieux de prière privilégiés du shinto). Le jardin attire les foules, tant et si bien qu’un projet d’extension est en cours. Le parc devrait accroître sa superficie de 10%, de 38 à 42 hectares, d’ici 2013, restructurer son zonage et améliorer ses installations sportives et culturelles pour tenter de concurrencer le parc d’Ueno. Vaste programme qui devrait encore accroître l’attrait du quartier.
Sanctuaire de Inokashira par Hiroshige et vue satellite du parc
Malgré tous ces avantages, la population de la ville de Musashi augmente moins vite que celles des autres villes de la région (en 2009, la population de Mitaka augmente de 2,9%, celle de Tachikawa de 2,3% mais celle de Musashi de 0,5% seulement). Peut-être par-ce que les trains express de la Chuo line ne s’y arrêtent pas, mais aussi et surtout, par ce que les prix immobiliers y sont plus élevés du fait de l’offre de logement relativement faible et de la popularité du quartier.
Combien? Me demanderez-vous… Pas si cher que ça ma petite dame. Comptez 41 millions de yens en moyenne pour un appartement familial (80 m2) dans de l’ancien, soit du 500 000 yens le m2 à peu près. Loyer de base pour le même logement à 190 000 yens par mois. (source: Tokyo no doko ni sumu no ga shiawase ka? , pub. en 2008, de Yamazaki Takshi). Plus 20% si vous achetez dans du neuf. Plus 20% si c’est près du parc… Le prix du succès.
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