Quand les étrangers sauveront le marché de l’immobilier locatif nippon

Posté par tokyomonamour le 7 septembre 2010

L’arrondissement de Shinjuku a la plus forte population étrangère de la capitale. 35 000 étrangers enregistrés pour 280 000 japonais selon les chiffres de la mairie (densité de 17 500 hab/m2 sur 18 km2). Le quartier d’ Okubo au nord de la gare de Shinjuku sur la Yamate line, abrite le quartier coréen le plus important de Tokyo (et le deuxième du Japon derrière celui d’Osaka), les étrangers travaillant dans les bars et les clubs de Kabiki-cho, le quartier nocturne et populaire le plus actif de la métropole, y trouvent généralement refuge. Selon un agent immobilier du secteur, 80% des personnes en recherche d’un logement locatif sont des étrangers.
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L’arrondissement de Shinjuku dans la métropole

Il y a encore 10 ans, les agents immobiliers annonçaient pourtant clairement la couleur : « Pas d’étrangers » (on m’a fait le coup une fois ou deux, c’est très désagréable…).
Même quand vous aviez les conditions nécessaires, un visa, un salaire stable, un niveau linguistique satisfaisant, on vous demandait quand même, soit de prendre une société de garanti de loyer en plus d’un japonais caution solidaire, soit de trouver un japonais qui voudra bien faire office de prête-nom et signer le contrat à votre place. Si vous vouliez vous loger en couple et que vous n’étiez pas marié, les problèmes se cumulaient… Les propriétaires terriens locaux ont encore une morale conservatrice forte et ils refusent généralement les couples en concubinage. Il vous faudra peut-être ruser en disant que vous êtes fillançé (la morale conservatrice peut jouer en votre faveur, les fiançailles signifiant encore quelques choses pour gens du passé)…

Mais les choses changent. Depuis 2005, la population japonaise diminue. Elle diminue malgré l’augmentation extrêmement rapide du nombre d’étrangers dans le pays (de 1,5 millions en 1999 à 2,2 millions en 2009) ce qui veut dire que le pourcentage d’immigrés augmente d’années en années. Et même si le nombre de foyers continue d’augmenter à Tokyo et dans sa région (éclatement des familles, donc plus de célibataires, donc plus de besoins de logements), il est de plus en plus difficile de trouver rapidement des locataires, surtout quand les biens sont anciens, construits en bois, et se trouvent dans des quartiers populaires délaissés par les jeunes générations.

Les propriétaires font donc contre mauvaise fortune bon cœur et s’adaptent. Désormais, les étrangers sont de plus en plus considérés comme des clients comme les autres, du moins s’ils sont solvables. Le marché s’adapte à l’augmentation de la population immigrée, les propriétaires espèrent remplir leurs appartements (apa-to, des appartements en bois ou en structures légères bon marché) qui ne sont plus aux normes de confort des japonais modernes, avec des immigrés asiatiques.

A la différence de la France, les « HLM » n’accueillent que des gens solvables. Il n’y a pas de seuils de revenu maximum, au contraire, les organismes de logements publics japonais imposent un revenu minimum et jouent l’égalité. C’est donc le secteur privé qui accueille cet afflux massif de nouveaux locataires.
Infos complémentaires: l’organisme semi-public UR présenté ici fonctionne sur ce système mais il existe également des HLM gérés par la métropole qui eux, imposent des revenus maximums aux entrants.

Le marché se régule, les loyers baissent, des sociétés de caution spécialisées bon marché apparaissent, la morale conservatrice des propriétaires tombe peu à peu face à la nécessité de rentabiliser leurs logements et le gouvernement ne transforme pas les organismes de logement publics en boîte à ghettos…
Il est bien plus facile pour un étranger de se loger maintenant en 2010 à Tokyo que ça ne l’était encore en 2000. Ce n’est pas parfait, mais on est globalement sur la bonne voie.

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